Urgence cardiaque 1

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Urgence cardiaque 1

 

Dans la plupart des cas, l'infarctus est précédé de douleurs thoraciques brutales et intenses. Ces sensations d'oppression constituent des signes d'alerte. Sachez comment réagir face à une personne victime d'un malaise ou d'un accident.

SOMMAIRE :

Urgence cardiaque 1

1. Douleur dans la poitrine : Appelez vite les secours !

L'infarctus du myocarde reste la première cause de décès en France. Le traiter est une véritable course contre la montre, et nombre de décès surviennent encore parce qu'on a tardé à appeler les secours, notamment au petit matin.

2. Arrêt cardiaque

Le coeur assure la circulation du sang dans tout l'organisme, permettant aux cellules de recevoir oxygène et nutriments. Cette circulation est indispensable à la vie. L'arrêt du coeur entraîne la mort de la victime à brève échéance. Réagissez ! 

3. Malaise cardiaque

Consécutif à une diminution de l'oxygénation du coeur, et généralement secondaire à une obstruction des artères coronaires, le malaise cardiaque peut être précurseur de l'arrêt cardiaque. Face à cette urgence, il faut appeler le SAMU (15) le plus précoce possible.

4. Thrombose, phlébite, embolie : les situations d'urgence

La phlébite et l'embolie sont deux affections graves et relativement fréquentes mais peu connues. A l'origine de ces phénomènes : la thrombose, un caillot de sang bouchant une artère. Comment surviennent de tels accidents ? Peut-on limiter les risques ? Le point.

Urgence cardiaque 2

5. Des défibrillateurs externes en vente libre ?

Face à un arrêt cardiaque, le recours à des défibrillateurs automatiques permet de multiplier les chances de survie. Largement diffusés Outre-Atlantique, l'usage de ces dispositifs restait jusqu'alors limité en France. Mais un nouveau décret a changé la donne.

6. Généralisation des défibrillateurs : il y a urgence !

Les arrêts cardiaques entraînent chaque année 50 000 décès. Face à ce fléau, l'utilisation rapide de défibrillateurs permettrait de sauver de nombreuses vies. Encore faut-il pouvoir y avoir accès...
 

7. Défibrillateur cardiaque : 4 minutes pour sauver des vies !

Plus de 40 000 personnes meurent chaque année en France d'un arrêt cardiaque. Plusieurs milliers d'entre elles pourraient être sauvées grâce à un défibrillateur. Une campagne souligne l'intérêt de leur généralisation dans les lieux publics.

8. Arrêt cardiaque : l'espoir venu du froid

Le refroidissement rapide des patients après un arrêt cardiaque augmente leurs chances de survie sans dommage cérébral. Afin de mettre en oeuvre cette prise en charge le plus tôt possible, un nouveau dispositif intranasal et portable vient de démontrer son intérêt. Il pourrait prochainement changer la prise en charge des urgences cardiaques.

9. Arrêt cardiaque : trois gestes pour sauver des vies

On estime que 50 000 personnes décèdent chaque année d'un arrêt cardiaque. Beaucoup d'entre elles pourraient être sauvées si les premiers témoins agissaient sans attendre pour relancer le coeur. Il est donc essentiel de savoir reconnaître un arrêt cardiaque et de réaliser les gestes adéquats.

                            

               

1. Douleurs dans la poitrine : Appelez vite les secours !

 

L'infarctus du myocarde reste la première cause de décès en France. Le traiter est une véritable course contre la montre, et nombre de décès surviennent encore parce qu'on a tardé à appeler les secours, notamment au petit matin.

L’infarctus du myocarde est un caillot qui se forme dans une des artères qui irriguent le coeur. Ce qui entraîne un manque d’oxygène des cellules du coeur et les signes bien connus : douleur thoracique irradiant dans le bras gauche. A terme, ce phénomène entraîne des lésions définitives d’une partie de la paroi du muscle cardiaque, le myocarde. Si la lésion est trop étendue, le coeur n’assurera plus son rôle de pompe. De plus, le coeur agressé peut s’emballer, et la mort survenir par trouble du rythme.

Le traitement de l'infarctus : désobstruer l'artère 

Traiter l’infarctus relève un peu de la plomberie : il faut absolument déboucher l’artère. Pour cela, il existe deux moyens :

- La fibrinolyse, qui consiste à injecter des produits qui vont « dissoudre » le caillot. Celle-ci ne peut être efficace que dans les toutes premières heures. Elle peut maintenant être réalisée par les SAMU au lit même du malade ;

- L'angioplastie, qui est une technique chirurgicale réalisée dans les centres spécialisés. Il s’agit de dilater l’artère obstruée avec un ballonnet.

Si l’on arrive trop tard (au delà de 6 heures en pratique), il ne sera plus possible de déboucher l’artère et l’on pourra seulement essayer de prévenir les complications.

Une prise en charge précoce

C’est pour cela qu’il est si important de prendre en charge l’infarctus très rapidement. Depuis plusieurs années en France, les professionnels - cardiologues, urgentistes, médecins généralistes - oeuvrent pour relever ce défi. De grands progrès ont été faits, et la diminution de la mortalité pendant et après l’hospitalisation a été très importante.

Malheureusement, le nombre de décès avant l’arrivée à l’hôpital reste élevée. Pourquoi ? Probablement en partie parce que les patients n’appellent pas assez tôt les secours, par peur de déranger "pour rien" leur médecin ou le SAMU.

Douleur thoracique chez un sujet à risque : Appelez tout de suite le 15

Une chose à retenir avant tout. Si vous présentez des risques de maladie cardiovasculaire :

  • Parce qu’il y a eu des infarctus dans votre famille ;
  • Parce que vous êtes un gros fumeur ;
  • Parce que vous avez trop de cholestérol ;
  • Parce que vous faites déjà de l’angine de poitrine…

surtout, appelez votre médecin ou le centre 15 en cas de douleur thoracique prolongée survenant au repos. Et ce, même s’il est quatre heures du matin.

Les statistiques du SAMU le montrent : c’est au petit matin qu’il y a le plus d’accident cardiovasculaires, et c’est également au petit matin que les gens tardent le plus à appeler les secours.

La douleur thoracique peut être typique, dans la poitrine avec irradiation dans le cou et dans le bras gauche, mais peut également se situer au niveau de l’estomac. Il est possible de se sentir essoufflé, nauséeux, des sueurs et une angoisse sont également fréquemment rencontrées.

Enfin, les femmes doivent également se sentir concernées. Car si elles restent moins touchées par l’infarctus, elles en meurent plus souvent…

Dr Marine Olivier

Source : Medec 2002

    

       

2. L'arrêt cardiaque

 

Le coeur est un organe musculaire creux en forme de poire situé entre les poumons. Il assure la circulation du sang dans tout l'organisme, permettant aux cellules de recevoir oxygène et nutriments. Cette circulation est indispensable à la vie. L'arrêt du coeur entraîne la mort de la victime à brève échéance. Réagissez !

Face à un arrêt cardiaque, si aucun geste de secours n’est réalisé immédiatement et si les secours n’interviennent pas rapidement, la vie de la victime est menacée à court terme. Toute victime doit bénéficier d’un massage cardiaque externe associé à une ventilation artificielle pour que sa survie soit assurée en attendant l’arrivée des secours. Les recommandations viennent de changer récemment. Elles nous sont précisées par le Pr. Pierre Carli, chef du Samu de Paris et président du conseil français de réanimation cardio-pulmonaire (CFRC).

Comment réagir ?

Les nouvelles recommandations insistent d’abord sur la simplification des gestes : en matière de réanimation, il n’y a pas de temps à perdre car chaque minute est comptée et se paye par une perte de chance de survie. "Les nouvelles recommandations ne font plus toutes les distinctions de situation (adulte/enfants) enseignées auparavant. En l’absence de signes de vie, on entame la réanimation cardio-pulmonaire sans se poser de question, sur la base d 30 compressions thoraciques pour 2 insufflations" précise le Pr. Pierre Carli.

Premier cas : la victime se plaint d’une douleur dans la poitrine

Réagissez immédiatement !

  • Mettez-la au repos.
  • Questionnez-la : depuis combien de temps ressentez-vous cette douleur ? Est-ce la première fois ? Prenez-vous des médicaments ? Avez-vous été hospitalisé ?
  • Appeler le 15 (Samu).
  • Rassurez-la.

Deuxième cas : la victime est inconsciente, mais elle respire normalement

Ayez les bons réflexes !

- Basculez sa tête en arrière et tirez le menton vers le haut.
- Vérifiez sa respiration (le ventre et le thorax se soulèvent).
- Tournez-la sur le côté.
- Appelez le 15 (Samu).
- Surveillez-la jusqu’à l’arrivée des secours.

Troisième cas : la victime est inconsciente, ne réagit plus, ne respire plus (ou anormalement)

Pratiquez immédiatement les gestes qui sauvent !

- Secouez la victime.
- Si elle ne réagit pas, ne bouge pas ou bizarrement, c’est un arrêt cardiaque.
- Le diagnostic est faut : appelez le 15 (Samu).
- Basculez la tête en arrière.
- Commencez la réanimation cardio-pulmonaire :
- Faites 30 massages (compressions au milieu de la poitrine) ;
- Soufflez deux fois ;
- Alternez les insufflations et les compressions jusqu’à l’arrivée des secours.
Si la victime bouge ou tousse, vérifiez qu’elle respire et placez-la sur le côté.

"Contrairement aux anciennes recommandations, les insufflations sont plus courtes (1 seconde au lieu de 2) et la réanimation cardio-pulmonaire doit désormais débuter, sauf chez les jeunes enfants, par une séquence de massage cardiaque – pour plusieurs raisons : d’abord parce que l’organisme dispose, à l’arrêt cardiaque d’un stock de sang oxygéné qui ne circule pas, mais que le massage cardiaque va faire circuler ; ensuite parce que les besoins en terme d’oxygène sont moindres, parce que le débit cardiaque est bas" précise le Pr. Carli.

David Bême

Avertissement : la seule façon de bien effectuer ce type de gestes est d'avoir bénéficié auparavant d'une formation de secouriste diplômé.

            

           

3. Malaise cardiaque

            

Consécutif à une diminution de l’oxygénation du coeur, et généralement secondaire à une obstruction des artères coronaires (artères qui apportent l’oxygène au coeur), le malaise cardiaque peut être précurseur de l’arrêt cardiaque. Pour cela, il représente une urgence et doit imposer un appel au SAMU (15) le plus précoce possible.

Distinct du malaise bénin, le malaise cardiaque peut mettre en danger la vie de la victime. Sachez comment y faire face et comment l'identifier.

Comment le reconnaît-on ?

Le malaise cardiaque se traduit le plus souvent par :

  • Une forte douleur "qui serre" la poitrine, et qui peut avoir des irradiations c’est à dire se déplacer vers les bras, le cou ou le creux de l’estomac ;
  • La victime est souvent angoissée et la douleur peut s’accompagner d’essoufflement, de sueurs et/ou de nausées.

Comment réagir ?

La victime a mal dans la poitrine…

Mettez-la, immédiatement, au repos : allongez-la sauf si elle adopte spontanément une autre position (demi-assise, assise…) ou elle se sent le mieux... 

 

Le malaise cardiaque

Rassurez la victime et demandez-lui :

  • Prenez-vous un traitement ? Est-ce la première fois ?
  • Avez-vous une maladie ?
  • Depuis quand avez-vous mal ?

Après avoir recueilli ces informations, appelez son médecin traitant.

En son absence ou si les douleurs persistent plus d’une dizaine de minutes, Alertez immédiatement le SAMU (15).

Donnez alors les indications suivantes :

  • Le "pourquoi" de votre appel : "une personne qui a mal dans la poitrine" ;
  • Le numéro de téléphone d’où vous appelez ;
  • La localisation précise du lieu où vous êtes : N°, rue, escalier, appartement, villa, digicode, etc.

Répondez aux questions qui vous seront posées par le médecin :

  • Que ressent la victime ?
  • Comment est la douleur ? Y-a-t-il des irradiations ?
  • La victime présente-t-elle des sueurs, des vomissements ?
  • Quel est son état de santé habituel ?
  • Quels sont les premiers gestes que vous avez effectués ?
  • Le message d’alerte achevé, attendez que le médecin vous demande de raccrocher.

Pour éviter ça…

En cas de douleur dans la poitrine, il n’y a pas une minute à perdre pour que la victime ait toutes ses chances. L’alerte immédiate aux services d'urgence (15) est indispensable pour diminuer les délais de mise en oeuvre des gestes qui permettront à la victime de récupérer une fonction cardiaque normale.

Tout retard et tout imprécision peuvent concourir à l’aggravation de l’état de la victime.

Enfin pour ne pas en arriver là :

  • Surveillez votre alimentation ;
  • Ne fumez pas trop ;
  • Effectuez régulièrement une visite de contrôle chez votre médecin traitant ;
  • Suivez les prescriptions de votre médecin et effectuez les examens qu’il vous prescrit.

Dr Pascal Cassan

Avertissement : la seule façon de bien effectuer ce type de gestes est d'avoir bénéficié auparavant d'une formation de secouriste diplômé.

        

                     

4. Thrombose, phlébite, embolie : quels sont vos risques ?

 

La phlébite et l'embolie sont deux affections graves et relativement fréquentes mais peu connues. A l'origine de ces phénomènes : la thrombose, un caillot de sang bouchant une artère. Comment surviennent de tels accidents ? Peut-on limiter les risques ? Le point avec Doctissimo.

Lorsque des caillots se forment dans une veine superficielle, la prise en charge est simple. Par contre, lorsqu'il s'agit d'une veine profonde (phlébite), il y a urgence. Le caillot (appelé thrombus) risque, en se détachant, de provoquer oblitération brusque d'un vaisseau sanguin, c'est l'embolie, le plus souvent pulmonaire. D'où l'importance de bien connaître les facteurs de risque de cette maladie.

Les situations d'urgence

Si vous avez une douleur profonde à un mollet, accentuée lorsque vous relevez votre pied, il faut penser à la phlébite. Une consultation rapide chez votre médecin traitant, suivie si besoin d'une échographie, permettra d'écarter (ou de confirmer) cette hypothèse.

Les signes de l'embolie pulmonaire sont souvent trompeurs et peuvent retarder le moment de la consultation : douleur dans le thorax, rythme cardiaque augmenté, gêne respiratoire et toux. Dans d'autres cas, les symptômes sont beaucoup plus importants : essoufflement même au repos, forte douleur thoracique, cyanose. Dans tous les cas, il est urgent d'appeler immédiatement son médecin ou le SAMU et de s'assurer de soins rapides.

L'immobilisation, le principal facteur de risque

Outre le fameux syndrome de la classe économique qui a beaucoup fait parler de lui, toute immobilisation complète entraîne une stagnation du sang dans les veines, et donc un risque de formation de thrombus si la situation se prolonge.

Aussi, ne vous étonnez pas si en cas d'alitement prolongé ou d'immobilisation par un plâtre, votre médecin vous prescrit des injections quotidiennes d'héparine de bas poids moléculaire (HBPM). Ces médicaments anticoagulants permettent de fluidifier le sang et ainsi d'éviter les risques de thrombose.

A l'hôpital, tout séjour pour une maladie invalidante peut entraîner une thrombose : maladies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque) et cancers (surtout s'il y a des métastases). Les situations les plus risquées restent les chirurgies orthopédiques, gynécologiques, cardiaques et neurologiques. Les médecins et le personnel soignant seront particulièrement attentifs à ce risque dit thromboembolique.

Les autres facteurs de risques acquis 

L'âge, l'obésité, la grossesse et les suites de couche, une maladie veineuse importante (varices anciennes et nombreuses), une contraception oestrogénique ou des antécédents de thrombose doivent également inciter à la prudence.

Les personnes présentant un de ces facteurs de risques doivent être vigilantes. N'hésitez pas à porter des bas de contention et à faire quelques pas toutes les 2 heures. Si vous présentez plusieurs facteurs de risque, un traitement par héparine peut vous être prescrit préventivement par votre médecin.

Les maladies héréditaires sont aussi en cause 

Certaines maladies génétiques modifient la capacité du sang à coaguler correctement. Il existe ainsi des déficits en facteurs anticoagulants, nécessitant un traitement et une surveillance particuliers : déficit en antithrombine III, en proteine C ou en protéine S. Plus rarement il peut y avoir une résistance à la protéine C ou certaines mutations génétiques entraînant le même défaut de régulation de la coagulation.

Il faut savoir que ces maladies sont rares, en général identifiées lors d'une phlébite ou d'une embolie pulmonaire survenue sans facteur favorisant.

Et devant votre ordinateur ? 

L'ex-thrombose existe bien ! Alors si vous êtes captivé(e) par votre petit écran le soir ou si vous travaillez toute la journée sur un PC, n'oubliez pas de vous dégourdir les jambes régulièrement…

L'immobilisation est l'ennemi absolu des veines, donc un seul mot d'ordre : bougez si vous en avez la possibilité !

Dr Jean-Philippe Rivière

             

           

Publié dans SECOURISME

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