Urgence cardiaque 2

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Urgence cardiaque 2

 

5. Elargissement de l'utilisation des défibrillateurs externes

 

Face à un arrêt cardiaque, le recours à des défibrillateurs automatiques permet de multiplier les chances de survie. Largement diffusés dans les lieux publics Outre-Atlantique, l'usage de ces dispositifs restait jusqu'alors limité en France. Mais un nouveau décret vient de changer la donne.

On compte chaque année en France entre 30 000 et 60 000 infarctus. Face à ce fléau et en cas de fibrillation ventriculaire, la délivrance rapide d’un choc électrique adéquat permet de rétablir un rythme cardiaque normal et de sauver la personne. Des défibrillateurs externes permettent aujourd’hui de réaliser cette opération en toute simplicité. Leur diffusion devrait rapidement augmenter.

De réels bénéfices face aux attaques cardiaques

On sait que plus les secours interviennent tôt, plus les chances de survie sont importantes. Chaque minute qui passe réduit ces chances de 10 %. La fibrillation ventriculaire (FV) est spontanément mortelle. En l’absence de prise en charge en moins de 10 minutes, les chances de survie sont quasi-nulles. En revanche, si la victime reçoit un choc électrique durant la première minute, elles sont supérieures à 90 %. De faible poids et de taille réduite, les appareils automatiques ou semi-automatiques sont capables d’analyser le rythme cardiaque avant la délivrance d’un choc salvateur, un système prévenant d’éventuels dysfonctionnements et même une assistance aux gestes à effectuer par des consignes vocales.

Les trois grands types de défibrillateurs externes

  • Les défibrillateurs externes semi-automatiques enregistrent le rythme cardiaque et demandent une autorisation d’envoyer le choc électrique pour défibriller si nécessaire ;
  • Les défibrillateurs externes automatiques enregistrent le rythme cardiaque et envoient le choc électrique pour défibriller si nécessaire ;
  • Les défibrillateurs externes manuels se contentent de fournir un choc électrique. Les utilisateurs doivent ainsi décider seuls de la nécessité de pratiquer une défibrillation.

Aux Etats-Unis, l’utilisation de ces dispositifs s’est progressivement élargie aux lieux publics. Cette décision est en grande partie motivée par une vaste étude1, selon laquelle les manipulations inappropriées sont rares et l’utilisation de ces appareils par des volontaires formés permet de quasi-doubler le nombre de personnes ayant survécu à une attaque cardiaque (23,4 % contre 14,1 %). Face à un accident cardiaque, il est urgent d’appeler le 15, et d’engager des techniques de réanimation cardiorespiratoire. Et on l’a vu un défibrillateur externe permet d’augmenter ces chances.

Demain, aussi fréquents que les extincteurs ?

Jusqu'au 5 mai 2007, le recours aux défibrillateurs semi-automatiques était très réglementé et ne concernait que les médecins, les paramédicaux et les sapeurs-pompiers2 ayant reçu une formation adéquate. Mais compte-tenu de la simplicité d'utilisation et du coût modéré (autour de 1 000 euros) des derniers modèles, de plus en en plus d'experts étaient favorables à la diffusion de ces appareils dans certains lieux publics (terrain de sport, maisons de retraite, centre de congrès, complexes commerciaux, aéroports, infirmeries de grosses entreprises.). Ainsi, un décret publié au Journal Officiel du 5 mai 2007 stipule désormais que " Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe " (c'est à dire les modèles entièrement ou semi-automatiques). 3
Grâce à une telle mesure et moyennant une information minimale, on renforcera la chaîne de survie, qui va du grand public à la réanimation spécialisée, et l'on pourra augmenter le nombre de vies sauvées. Des programmes sont particulièrement bien développés dans de nombreux pays européens et aux Etats-Unis. Actuellement en France, on mène des expériences à Montbard (Côte d'or), à Hyères (Var) et Cabourg (Calvados). A Montbard, plus du tiers de la population a été formé. L'expérience a montré qu'une formation de plusieurs heures par des secouristes n'est plus nécessaire. Etant donné la simplicité d'utilisation des matériels récents, en moins d'une heure, il est possible d'apprendre à se servir d'un défibrillateur externe automatique.

Vers un usage domestique ?

Mais près de 80 % des infarctus surviennent au domicile… Ainsi aux Etats-Unis, une version domestique4 est même accessible depuis septembre 2004. Mais cette nouveauté a suscité une vive polémique… Selon certains, une telle généralisation permettra de réduire les cas de morts subites. Mais d’autres parlent de dérives et s’inquiètent du risque d’utilisations inadéquates et d’appels plus tardifs des urgences. Interrogé en 2004 sur le sujet, le Pr. Daniel Thomas cardiologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), nous déclarait que "Pour certains patients à haut risque et/ou ne répondant pas aux critères de pose d’un défibrillateur implantable, un tel défibrillateur pourrait être utile. Mais selon moi, une telle acquisition ne devrait être possible que sur prescription médicale, accompagnée d’une information et d’une formation adéquates".

Enfin, cette mesure ne doit pas être perçue comme une alternative à l’apprentissage des gestes de premiers secours. Actuellement, moins de 7 % des Français s’engagent dans une telle formation chaque année. Pourtant, 10 000 vies par an pourraient être sauvées si une personne sur cinq savait réagir face à l’urgence.

David Bême

1 - NEJM 21 août 2004, 351(7) : 637-646
2 - En janvier 2004, 88 % des véhicules de pompiers étaient équipés d’un défibrillateur externe. Et la totalité devait l’être d’ici en 2006.
3 - Décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins et modifiant le code de la santé publique (dispositions réglementaires)
4 - Autorisation de mise sur le marché délivrée par la FDA le 16 septembre 2004. Sur le site de Philips consacré aux systèmes médicaux, vous découvrirez un film de démonstration de leur dispositif domestique vendu aux Etats-Unis :http://www.heartstarthome.com/animated_demo/mov_small.asp

Des sites pour aller plus loin

La Fédération française de cardiologie
Le site de Medtronic consacré aux défibrillateurs externes

       

         

6. Généralisation des défibrillateurs : il y a urgence !

 

Les arrêts cardiaques entraînent chaque année 50 000 décès. Face à ce fléau, l'utilisation rapide de défibrillateurs permettrait de sauver de nombreuses vies. Encore faut-il pouvoir y avoir accès...

Près de 110 personnes meurent chaque jour d'un arrêt cardiaque. Face à cette urgence vitale, chaque minute qui passe réduit le taux de survie de 10 %. Pour réagir vite et bien, une meilleure formation aux gestes de premiers secours et un accès rapide à un défibrillateur cardiaque externe simple d'utilisation sont indispensables.

Objectif : sauver 10 000 vies par an

L'arrêt cardiorespiratoire est responsable en France de 40 à 50 000 décès par an. Face à ce fléau et en cas de fibrillation ventriculaire, la délivrance d'un choc électrique rapide adéquat permet de rétablir un rythme cardiaque normal. En l'absence de prise en charge en moins de 10 minutes, les chances de survie sont quasi-nulles. En revanche, si la victime reçoit un choc électrique durant la première minute, elles sont supérieures à 90 %. Et dans 70 % des cas d'arrêt cardiaque, des témoins sont présents et pourraient agir. Encore faut-il qu'ils aient accès à des solutions simples d'utilisation. 
A Seattle, où l'installation de défibrillateurs automatisés ou semi-automatisés externes est généralisée, le taux de survie est estimé entre 20 et 30 % alors qu'il n'est que de 2 à 3 % en France. Une récente évolution législative permet d'espérer une amélioration de la situation française.

90 % des Français favorables à la généralisation des défibrillateurs

Aujourd'hui, plusieurs évolutions plaident en faveur d'une généralisation des défibrillateurs dans tous les lieux publics :

  • Une adhésion du grand public : Dans le dernier Baromètre Santé Kiria/Philips, 91 % des Français se disent favorables à l'installation obligatoire de défibrillateurs dans les lieux publics. Même s'ils ne sont que 38 % à se sentir capables de les utiliser.
  • Une évolution du cadre légal : Depuis le décret du 4 mai 2007 (décret n°2007-705 relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins et modifiant le code de la santé publique) chaque citoyen est autorisé à utiliser un défibrillateur semi-automatisé ou automatisé externe.
  • Une facilité d'utilisation  : De faible poids et de taille réduite, les appareils automatiques ou semi-automatiques sont capables d'analyser le rythme cardiaque avant la délivrance d'un choc salvateur possèdent un système prévenant d'éventuels dysfonctionnements et même une assistance aux gestes à effectuer par des consignes vocales.
  • Un coût en baisse : Un défibrillateur coûte moins de 1500 euros hors taxe.
  • Une efficacité largement démontrée et connue du grand public : Plusieurs cas ont marqué les esprits. Ainsi, le footballeur professionnel niortais Marco Andriana victime d'un arrêt cardiaque sur le terrain a été sauvé grâce à un défibrillateur. Il est aujourd'hui parrain de l'opération Train du coeur.

Généralisation : des initiatives isolées

En France, plusieurs expériences ont été menées à Montbard (Côte d'or), à Hyères (Var) et Cabourg (Calvados). Toutes démontrent qu'étant donné la simplicité d'utilisation des matériels récents, il est possible en moins d'une heure d'apprendre à se servir d'un défibrillateur externe automatique.

Plusieurs initiatives en France essaient de sensibiliser les collectivités locales, les entreprises et le grand public à l'intérêt de généraliser l'accès à ces défibrillateurs dans les lieux accueillant du public.

Selon l'Inserm, une intervention rapide grâce au massage cardiaque et au défibrillateur pourrait permettre de sauver près de 5 à 10 000 vies supplémentaires chaque année. La diffusion de ces défibrillateurs apparaît donc comme une priorité de santé publique.

David Bême - le 13 octobre 2008

 

 

7. Défibrillateur cardiaque : 4 minutes pour sauver des vies !

 

Plus de 40 000 personnes meurent chaque année en France d'un arrêt cardiaque. Plusieurs milliers d'entre elles pourraient être sauvées grâce à un défibrillateur. Une campagne souligne l'intérêt de leur généralisation dans les lieux publics.

Entre 40 à 60 000 personnes meurent chaque année en France d'un arrêt cardiaque. Pourtant, si les défibrillateurs se généralisaient dans les lieux publics, des milliers de vies pourraient être sauvées. Mais aujourd'hui selon un sondage THS Healthcare, 9 Français sur 10 savent ce qu'est un défibrillateur mais plus d'un tiers d'entre eux ne se sent pas prêt à l'utiliser. Afin de sensibiliser la population et les pouvoirs publics, plusieurs initiatives sont initiées pour faciliter l'accès à ces dispositifs et mieux former le grand public.

Agir vite en cas d'arrêt cardiaque

Les arrêts cardiaques se font dans 70 % des cas devant un ou plusieurs témoins. Or la rapidité de l'intervention est vitale, chaque minute diminue de 10 % les chances de survie.

C'est l'occasion de rappeler que les témoins peuvent améliorer les chances de survie en appelant le 112, en massant, en défibrillant (à supposer qu'il y ait des défibrillateurs publics, ce qui n'est pas encore le cas) et en attendant les secours.

Lorsque le coeur est en fibrillation (contraction anarchique des oreillettes et des ventricules) le sang circule mal, voire s'arrête complètement. C'est à ce moment qu'un choc électrique rapide peut lui permettre de redémarrer avec des contractions harmonieuses et non plus anarchiques.

A l'inverse des Etats-Unis qui mettent plus de 2 millions de défibrillateurs à la disposition du public (au même titre que des extincteurs...), la France n'en compte encore que 10 0002 !

Selon le spot de l'association, la généralisation des défibrillateurs dans les lieux publics permettrait de sauver 5 à 10 000 vies chaque année !

Qu'est-ce q'un défibrillateur cardiaque ?

Il s'agit d'un boîtier, longtemps réservé aux urgentistes, qui comporte une source d'électricité interne qu'il peut transmettre au torse humain par l'intermédiaire de 2 palettes conductrices. L'électricité transmise va arriver jusqu'au coeur, ce qui va en quelque sorte le réinitialiser sur le plan électrique. Lorsque les palettes sont collées sur la poitrine du patient, l'appareil établit tout d'abord un diagnostic, puis il calcule et détermine les paramètres du choc à délivrer en fonction de la taille du thorax et de la phase respiratoire : un choc trop faible ne suffirait pas à défibriller correctement, tandis qu'à l'inverse un choc trop important risquerait d'endommager le coeur2. Enfin, le boîtier envoie le courant afin de relancer la contraction électrique harmonieuse du cœur.

La procédure est simple : toutes ces étapes sont automatisées depuis 1994 (guidage par un écran et une voix de synthèse), ce qui permet une utilisation par le grand public.

Tout le monde peut se servir d'un défibrillateur !

Depuis le décret du 4 mai 2007, toute personne est autorisée à se servir d'un défibrillateur, et non plus seulement les médecins3. Résultat : certaines entreprises, musées, stades, maisons de retraite, mairies voire départements commencent à s'équiper.

Ainsi, la Seine-Maritime s'est engagé dans un large programme de mise à disposition des défibrillateurs avec près de 700 appareils en libre-accès "pour augmenter les chances de survie des Seinomarins en cas d'arrêt cardiaque".

Prochainement les gares SNCF et les aéroports devraient également être équipés de ces appareils.  La Croix Rouge vient de conclure le 27 septembre 2009 son action "3 week-ends pour le coeur" qui a permis de former gratuitement de nombreux Français aux gestes de premiers secours et à l'utilisation des défibrillateurs4 . Parallèlement, l'association RMC-BFM poursuit notamment son action de sensibilisation en se rendant de nouveau sur le terrain dans le cadre de l'opération Bus du Coeur prévue au mois de décembre5 . Un pas supplémentaire vers une véritable généralisation des défibrillateurs afin d'améliorer la prise en charge des accidents cardiaques ?

Dr Jean-Philippe Rivière, le 6 février 2009 - Mis à jour le 25 septembre 2009

1 - 4 minutes, Association RMC/BFM et Fondation CNP Assurances, dossier de presse, 4 février 2009
2 - Le point sur le défibrillateur, Science et Vie n° 1097, p. 108-112, février 2009
3 - Code de la santé publique : Utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins. Décret n° 2007-705 du 4 mai 2007
4 - Communiqué de la Croix ROuge - 9 septembre 2009 
5 - Communiqué de l'Association RMC/BFM - 11 septembre 2009

 

 

(NB : Bientôt on verra des grands mères et des enfants de 6 ans utiliser un défibrillateur sur un malaise respiratoire).

 

 

8. Arrêt cardiaque : L'espoir venu du froid

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e refroidissement rapide des patients après un arrêt cardiaque augmente leurs chances de survie sans dommage cérébral. Afin de mettre en oeuvre cette prise en charge le plus tôt possible, un nouveau dispositif intranasal et portable vient de démontrer son intérêt. Il pourrait prochainement changer la prise en charge des urgences cardiaques.

Après un accident cardiovasculaire, le cerveau est le premier organe à pâtir du manque d'oxygène. Pour limiter les dégâts d'un arrêt cardiaque en réanimation, le refroidissement entre 32 et 34°C a un effet neuroprotecteur. Connue depuis les années 50, cette technique avait été délaissée du fait d'effets secondaires importants. Tombée en désuétude, elle réapparaît dans les années 80, alors qu'on comprend mieux les mécanismes d'action1. Mais c'est seulement aujourd'hui que de nouvelles perspectives de prise en charge des arrêts cardiaques apparaissent avec un nouveau système portable présenté lors du congrès de l'association américaine du coeur (AHA).

Les vertus de l'hypothermie thérapeutique 

Traditionnellement, les effets neuroprotecteurs de l'hypothermie sont attribués au fait que le cerveau fonctionne au ralenti et aurait alors moins besoin d'oxygène. Mais les mécanismes à l'oeuvre seraient vraisemblablement plus complexes2. L'hypothermie pourrait bloquer certains mécanismes à l'origine des dégâts cérébraux (prévention des dysfonctionnements des mitochondries, de la production de radicaux libres impliqués dans la mort cellulaire, propriétés anti-inflammatoires limitant les altérations de la membrane cellulaire…).

Plusieurs études ont ainsi démontrée son action bénéfique sur les nouveau-nés ayant subi un accident hypoxique et ischémique3, en cas d'arrêt cardiaque4,5 ou d'accident vasculaire cérébral6. Son bénéfice concernant les atteintes traumatiques reste discuté6.

Néanmoins, ces techniques d'hypothermie thérapeutique ne peuvent (au mieux) être mises en oeuvre qu'à l'hôpital, or plusieurs professionnels de la santé croient que le refroidissement pourrait être plus efficace s'il était administré plus tôt, idéalement au moment de l'arrêt… C'est dans ce contexte qu'un nouveau dispositif portable a été testé.

Un dispositif portable de refroidissement intranasal

La société Benechill ® a mis au point un dispositif de refroidissement portable. Le RhinoChill ™ est un cathéter nasal non invasif qui vaporise un liquide de refroidissement à évaporation rapide dans la cavité nasale. Cette grande cavité constitue un échangeur thermique et se situe juste sous le cerveau. Ce dispositif a reçu le marquage CE en janvier 2008, ce qui lui permet d'être vendu dans la communauté européenne7.

Pour déterminer l'innocuité et l'efficacité du refroidissement rapide initié à l'endroit où l'arrêt cardiaque s'est produit, un essai baptisé "Pre-Resuscitation Intra-Nasal Cooling Effectiveness" (PRINCE – pour efficacité du refroidissement intranasal pré-réanimatoire)8 a inclus 200 patients dans 15 services médicaux d'urgence (SMUR) en Belgique, en Allemagne, en Italie en République Tchèque et en Suède. Au total, 182 patients ont été retenus : 83 ont bénéficié du RhinoChill ™ et 99 ont reçu la prise en charge standard. Les paramètres des deux groupes de patients (rythme cardiaque…) étaient statistiquement identiques. Le recours au système RhinoChill a été initié en moyenne 23 minutes après l'arrêt cardiaque et a permis de diminuer la température du cerveau (34,2 degrés C par rapport à 35,5 degrés C) et du corps (35,1 degrés C par rapport à 35,8 degrés C).

Globalement, au moment de la sortie du patient de l'hôpital :

- 46,7 % des patients traités ont survécu à l'issue de leur prise en charge hospitalière, contre 31 % de ceux pris en charge par les moyens standards ;
36,7 % des patients traités présentaient un bon état neurologique contre 21,4 % de ceux pris en charge par les moyens standards.

Parmi les 137 patients chez qui la prise en charge est intervenue dans les 10 minutes suivant l'arrêt cardiaque :

- 59,1 % des patients traités ont survécu à l'issue de leur prise en charge hospitalière, contre 29,4 % de ceux pris en charge par les moyens standards ;
- 45,5 % des patients traités présentaient un bon état neurologique contre 17,6 % de ceux pris en charge par les moyens standards.

L'effet secondaire le plus fréquemment observé, c'est-à-dire chez 13 patients, a été la décoloration nasale. Ce problème a été résolu spontanément chez tous les patients qui ont été réanimés avec succès.

Vers un changement de la prise en charge des urgences cardiaques ?

Les équipes d'urgence impliquées dans cet essai ont favorablement accueilli ce système, jugeant même que la nature portative et la convivialité du dispositif ont permis à du personnel médical non spécialisé d'effectuer le refroidissement sur place. Ce dispositif est également pratique en milieu hospitalier, où le patient peut être transporté à travers l'hôpital tout en recevant les procédures de refroidissement de façon continue.

Principale auteure de l'étude, le Pr Maaret Castren du Département de la médecine d'urgence de Sodersjukhuset a déclaré : "Dans cette étude, le refroidissement rapide du cerveau combiné à l'exécution précoce de procédures de réanimation cardiorespiratoire (RCR) ont eu des répercussions favorables sur les résultats, indépendamment de la vitesse d'exécution. Nous pensons que cette étude montre l'importance d'initier des procédures de RCR et le refroidissement en arrêt cardiaque le plus tôt possible dans le processus de réanimation".

David Bême, le 16 novembre 2009

1 - Refroidissement par cathétérisme endovasculaire dans l'arrêt cardiaque - service de réanimation médicale hôpital central CHU Nancy - A.Cravoisy, M.Lesny, C.Albert, PM.Bernabeï, L.Ferreira-Pontès, A.Farinet 
2 - N Engl J Med, Vol. 346, No. 8 : 612-613 February 21, 2002
3 - Whole-body hypothermia for neonates with hypoxic-ischemic encephalopathy. N Engl J Med 2005;353:1574-84.
4 - Hypothermia after Cardiac Arrest Study Group. Mild therapeutic hypothermia to improve the neurologic outcome after cardiac arrest. N Engl J Med 2002;346(8):549-56.
5 - Bernard SA, Gray TW, Buist Md et al. Treatment of comatose survivors of out-ofhospital cardiac arrest with induced hypothermia. N Engl J Med 2002;346(8):557-63.
6 - Stroke. 2007 Feb;38(2 Suppl):794-9.
7 – BeneChill's RhinoChill System Receives CE Marking for European Commercial Sale – communiqué de BeneChill – 15/01/08
8 – Congrès de l'Americain Heart Association - abstract n°13

 

 

9. Arrêt cardiaque : trois gestes pour sauver des vies

 

On estime que 50 000 personnes décèdent chaque année d'un arrêt cardiaque. Beaucoup d'entre elles pourraient être sauvées si les premiers témoins agissaient sans attendre pour relancer le coeur. Il est donc essentiel de savoir reconnaître un arrêt cardiaque et de réaliser les gestes adéquats.

Lors des journées européennes de la société française de cardiologie en janvier 2010, une conférence publique a tenu à rappelé l'importance de savoir réagir face à un arrêt cardiaque. Trois gestes simples sont indispensables : appeler le 15 (SAMU), masser et défibriller le coeur de la victime. Et rappelez-vous que chaque minute gagnée, c'est 10 % de chances de survie en plus !

Arrêt cardiaque : vous pouvez sauver des vies !

L'arrêt cardiaque provoque aujourd'hui près de 130 décès par jour, soit dix fois plus que les accidents de la route ! Seules 2 à 3 % des personnes ayant subi un arrêt cardiaque y survivent, faute d'intervention précoce par un massage cardiaque et/ou une défibrillation du coeur. Pourtant, cette urgence survient 7 fois sur 10 devant un ou plusieurs témoins, or moins de 20 % d'entre eux font les gestes qui sauvent. Résultat : les chances de survie pourraient être augmentées si les premiers témoins de l'accident savaient réagir en réalisant les gestes de premiers secours. Des gestes qui sauvent : 4 victimes sur 5 ayant survécu à un arrêt cardiaque en ont bénéficiés.

Pourquoi fait-on un arrêt cardiaque ?

90 % des arrêts cardiaques ont une cause cardiovasculaire. Le plus souvent, la fibrillation ventriculaire qui provoque l'arrêt cardiaque est une complication d'un infarctus du myocarde. Quand c'est le cas, les signes annonciateurs sont identiques à ceux de l'infarctus du myocarde : grande douleur thoracique qui s'étend jusqu'aux bras, sensation d'oppression, d'étouffement voire d'écrasement. Mais l'arrêt cardiaque peut également survenir brutalement sans aucun signe avant-coureur.

Il existe aussi d'autres causes à l'arrêt cardiaque comme la noyade, l'électrisation, l'intoxication, l'hypothermie, l'overdose...

Reconnaître l'arrêt cardiaque et réagir rapidement

La victime perd connaissance. Elle tombe et n'a aucune réaction quand on lui parle, quand on la stimule. Sa respiration est inexistante ou très irrégulière. Sa poitrine ne se soulève pas. Que s'est-il passé ? L'arrêt cardiaque ou cardio-respiratoire résulte d'une désorganisation de l'activité électrique du coeur. Un trouble du rythme (tachycardie, bradycardie…) empêche soudain le coeur de pomper le sang et de le faire circuler dans l'organisme, privant ainsi les cellules de l'oxygène nécessaire.

Il est vital d'agir au plus tôt car au-delà de 5 minutes, si rien n'est fait, le cerveau, qui n'est plus oxygéné par le coeur, subit de graves dommages qui peuvent être irréversibles, voire causer la mort de la victime. Cet accident est mortel en quelques minutes en l'absence de prise en charge. Mais une intervention précoce peut faire repartir le coeur et éviter ainsi de lourdes séquelles.

Arrêt cardiaque : 3 gestes pour sauver une vie

Pratiqués dès le premier instant, trois gestes simples offrent à la victime d'un arrêt cardiaque sa seule chance de survie. Le rôle du premier témoin est donc essentiel. Il doit appeler le 15 (SAMU), masser le coeur et pratiquer une défibrillation à l'aide d'un défibrillateur automatisé externe (si un appareil est disponible à proximité). Se former à ces gestes simples vous permettra d'agir avec sang-froid et avec une plus grande rapidité en cas de besoin.

APPELER LE 15 SAMU POUR DONNER L'ALERTE

En premier lieu, il faut placer la victime dans une zone sécurisée, pour elle comme pour le témoin.

Signaler qu'une personne a besoin de secours médicalisés d'urgence permet d'enclencher immédiatement la chaîne de survie.

Au téléphone, il faut donner les informations nécessaires pour localiser la victime afin que les secours se rendent auprès d'elle dans les plus brefs délais (adresse précise, étage, code éventuel..). Il faut aussi décrire précisément la situation : ce que le témoin a vu, ce qu'il a fait, s'il sait pratiquer un massage cardiaque, afin que l'interlocuteur puisse le guider au mieux jusqu'à l'arrivée des secours.

MASSER LE COEUR

La victime doit être allongée sur une surface dure et plane. Le massage cardiaque ainsi que la ventilation artificielle par bouche-à-bouche permet de se substituer au coeur qui ne réalise plus son travail de pompe au sein de l'organisme. En effet, grâce au massage cardiaque, le sang continue à circuler et ainsi alimenter en oxygène les cellules et surtout le cerveau de la victime. Le bouche-à-bouche, quant à lui, permet de nourrir le sang en oxygène. Néanmoins dans les premières minutes, il est possible de se concentrer sur le massage, car il reste encore assez d'oxygène dans le sang.

>Comment faire ? Pratiquer 100 compressions par minute, par séquences de 30. Pour cela, il faut se placer à genoux à côté de la victime et positionner ses mains l'une sur l'autre. Il faut ensuite appuyer de tout son corps sur son thorax et enfoncer ses mains de 3 à 4 centimètres, en remontant entre chaque compression.

A savoir :

Au bout de 2 minutes, le témoin peut interrompre le massage cardiaque et défibriller le coeur avec un défibrillateur automatisé externe, si un tel appareil est disponible à proximité. Dans le cas contraire, il faut continuer le massage cardiaque jusqu'à l'arrivée des secours.

DEFIBRILLER LE COEUR A L'AIDE D'UN DEFIBRILLATEUR EXTERNE

Le défibrillateur permet, par un choc électrique, de relancer l'activité cardiaque. Très simple d'utilisation et sans danger, il guide le sauveteur vocalement étape par étape.

Il lui indique comment placer les électrodes sur le thorax de la victime au bon endroit. Puis l'appareil réalise lui-même le diagnostic et déclenche le choc électrique seulement si cela est nécessaire, il n'y a donc aucun risque de se tromper.

Luc Blanchot, 27 janvier 2010

Source : Dossier de presse des Journées européennes de la société française de cardiologie - Janvier 2010

 

 

Publié dans SECOURISME

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