Noyades

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NOYADE

 

I. EXTRAIT COURS DEA AMBULANCIERS :

 

Noyade

 

On estime à plus de 3000, le nombre de décès par noyade en France. C’est une asphyxie aiguë par inondation des voies aériennes inférieures par l’eau, y compris les alvéoles. La durée maximale de la noyade, compatible avec des possibilités de ressuscitation, se situe entre 7 et 10 minutes, compte tenu du fait que l’arrêt circulatoire survient entre la 3ème et la 4ème minute et que les dégâts du cerveau sont irréversibles à la suite d’un arrêt circulatoire de 3 à 4 minutes. Ainsi les chances de ressuscitation sont inversement proportionnelles à la durée de la submersion. Cependant, l’hypothermie résultant d’une noyade en eau très froide est susceptible d’augmenter les délais de survie; quelques observations de survie après des submersions de 10 à 30 minutes ont été signalées.

 

◊ Mécanisme

- Vraie noyade.  Lorsque l’eau rentre dans le pharynx, le nageur ferme spontanément sa glotte mais, hélas, la reprise de la ventilation est obligatoire au bout d’un certain temps d’apnée volontaire. L’eau rentre alors dans les bronches puis dans les alvéoles, inondant les deux poumons. C’est la cause habituelle à laquelle sont exposés aussi bien le nageur expérimenté, submergé par épuisement que le non nageur, submergé, par incapacité technique après chute accidentelle ou volontaire dans l’eau profonde.

- Hydrocution ou syncope primitive. Elle frappe en particulier le nageur confirmé qui coule à pic. Elle procède de mécanismes divers et peu connus. La cause principale est le “choc thermique” qui s’observe surtout en été après de longues expositions solaires, les vaisseaux sous la peau sont dilatés par la chaleur et vont se fermer brutalement lorsque la personne plonge brutalement dans l’eau froide, la pompe cardiaque se désamorce alors.

 

◊ Classification

- Nageur s’étant trouvé en difficulté. Il n’y a pas eu vraiment de noyade. Le malade est conscient, réfrigéré, et très angoissé par la peur qu’il a eu! Il est souvent épuisé.

- Vrai noyade brève: L’entrée d’eau dans les poumons est réelle, mais il a été rapidement sorti de l’eau. Il est encombré, mais conscient, avec signes de lutte respiratoire : battements des ailes du nez, tachypnée, cyanose etc...Il ne faut pas négliger cette détresse qui nécessite une intervention médicale rapide.

- Anoxie : Les troubles de la conscience témoignent de l’anoxie du cerveau. L’encombrement est important avec détresse respiratoire, sans arrêt respiratoire.

- Détresse majeure : Arrêt respiratoire isolé ou arrêt cardio-respiratoire.

 

◊ Bilan

L’évolution de la noyade dépend bien souvent de la rapidité et de la qualité avec lesquelles sont appliqués les gestes de réanimation. A la sortie de l’eau, peu importe que la victime soit pâle ou cyanosée, l’examen n’a d’autre objectif que d’établir si la respiration est efficace et si le cœur bat, de manière à appliquer sans délai les premiers gestes de réanimation. Il faut tendre une perche, lancer une bouée. Il faut éviter de se noyer soi-même.

Le bilan d’urgence recherchera arrêt cardiaque, coma, détresse respiratoire. Les gestes de réanimation correspondant seront immédiatement pratiqués.

Si le cas est moins grave, un bilan plus précis est pratiqué.

- Signes Respiratoires. Le noyé respire, mais des petits signes doivent éveiller l’attention : respiration rapide, battement ou pincement des ailes du nez, tirage, cyanose malgré le réchauffement et un bruit de gargouillis au fond du pharynx.

- Signes circulatoires. Les extrémités sont souvent froides et cyanosées, mais il est difficile de faire la part de l’hypothermie. Le cœur est toujours rapide.

- Inconscience. L’intensité est proportionnelle à la durée de l’anoxie. Leur rapide régression, sous l’effet de la réanimation, est bon signe.

- Signes Digestifs. Ils sont dominés par la survenue de vomissements précoces ou tardifs associés à un gonflement de l’estomac par pénétration d’eau au moment de la noyade et d’air lors des manœuvres d’insufflation.

- Le Froid. L’hypothermie est plus ou moins marquée selon la température de l’eau et la durée de la submersion. Elle est habituelle, même en mer tempérée.

 

◊ Gestes

En cas de détresse, les gestes classiques de réanimation seront pratiqués. Il faut insister sur le noyé qui va mieux mais reste somnolent mis sur le compte de l’épuisement et la cyanose sur celui du froid. Souvent la détresse respiratoire n’est pas évidente. L’oxygénation doit être maximum et l’intervention d’une équipe médicale est nécessaire qui souvent pratiquent une anesthésie et une ventilation artificielle afin de bien vider les poumons de l’eau. Le transport du noyé intéresse peu l’ambulancier privé car le ramassage des noyés, notamment au bord de la mer, est bien organisé en période estivale.

 

◊ Transport

Le transport est complexe, car un noyé ressuscité n’est pas sans problème car on se trouve devant un grand malade en anoxie sévère, menacé directement dans sa vie. En période estivale, les plages des côtes françaises sont surveillées par des maîtres nageurs (C.R.S.) spécialisés en réanimation. Ils peuvent intervenir à tout moment. Encore faut-il se baigner sur les secteurs autorisés et surveillés.

Le Samu donnera le feu vert à l’ambulancier pour le faux noyé épuisé. Les grandes fonctions sont conservées :

le cœur bat, il respire et il est conscient. Il faudra le rassurer le noyé, le réchauffer à l’aide de couvertures, l’oxygéner à fort débit (6 à 8 litres/mn) par sonde d’oxygène ou au masque, et le mettre demi-assis.

 

◊ Prévention

La noyade est, après les accidents et les brulures, la 3ème cause de mortalité accidentelle chez l'enfant. Le risque est plus grand dans les rivières, les lacs que dans les piscines publiques. Pour les enfants très jeunes, la noyade peut se dérouler dans les piscines privées ou dans un point d'eau minuscule.

Il faut choisir pour se baigner, un endroit surveillé par un maître nageur, éviter de se baigner seul et ne pas s’éloigner de plus de 10 m du rivage et éviter les endroits dont la profondeur est supérieure à 5 m. (Le mieux est d’avoir toujours pied). Il ne faut pas entrer dans l’eau par plongeon, mais progressivement, de manière à constater l’absence de sensation désagréable, en évitant toute exposition prolongée et immobile en plein soleil juste avant le bain et  la période de digestion pendant les 3 heures suivant la fin du repas.

 

 

Maladies aigues

Obstruction voies inférieures

- Noyade

La trachée puis les bronches sont remplies par l'eau.

Mais dans certains cas, il s'agit plutôt d'une syncope.

 

 

II. DEPLIANT D'INFORMATION DU GOUVERNEMENT

 

 

RISQUES DE NOYADE

 

QUELLES PRECAUTIONS PRENDRE AVANT DE SE METTRE A L’EAU

*Privilégier les zones de baignade surveillées.

Sinon vérifier que :

-      La zone n’est pas dangereuse

-      La baignade n’est pas interdite

*Se renseigner sur la nature des vagues, des courants et des marées lorsque vous arrivez sur votre lieu de séjour : certaines zones peuvent être particulièrement dangereuses.

*S’assurer que les conditions de baignade ne vont pas devenir dangereuses au cours de la journée. Consultez régulièrement les bulletins météo.

*Ne quittez jamais des yeux vos enfants quand ils jouent au bord de l’eau.

*Prévenez vos proches lorsque vous allez vous baigner.

Fixez vous aussi un point de repère sur la terre ferme pour être sûr de revenir à votre point de départ.

Respectez strictement les consignes des sauveteurs.

!              Ne vous baignez jamais si vous ressentez le moindre frisson ou trouble physique.

 

QUELLES PRECAUTIONS PRENDRE POUR SE BAIGNER ?

*Rentrez progressivement dans l’eau.

*Ne laissez jamais vos enfants seuls dans l’eau.

Baignez-vous en même temps qu’eux et ne les perdez jamais de vue.

*Méfiez-vous des bouées et autres articles flottants (matelas, bateaux pneumatiques…), ils ne protègent pas de la noyade.

*Soyez vigilants dans les vagues.

Vous pouvez vous amuser dans les vagues, mais faites attention à leur zone d’impact.

*Equipez vos enfants de maillots de bain à flotteurs et de brassards.

!              Ne surestimez pas votre niveau de natation et souvenez-vous qu’il est plus difficile de nager en milieu naturel (mer, lac, rivière) qu’en piscine.

 

QUE FAIRE EN CAS DE DANGER IMPREVU ?

*Ne pas lutter contre le courant et les vagues pour ne pas s’épuiser.

*S’allonger sur le dos pour se reposer ou appeler à l’aide.

*Se laisser flotter dans la mesure du possible.

!              Eviter de paniquer même lorsque la situation est inhabituelle.

Le meilleur moyen de passer une vague est de plonger dessous.

1.Phase peu dangereuse : la vague se lève

2.Phase peu dangereuse : la vague commence à se courber

3.Phase très dangereuse : zone d’impact de la vague

4.Phase très dangereuse : zone de turbulence.

Plongeon possible dans les trois premières étapes.

Certaines zones sont plus particulièrement dangereuses.

 

Chaque année l’eau tue.

En 2004 : 1 163 noyades dont 368 mortelles.

Les principales victimes étaient :

-      Des enfants de moins de 6 ans

-      Des personnes de plus de 45 ans

-      Des hommes pour les 2/3.

 

Drapeaux :

Vert : baignade surveillée et absence de danger particulier

Orange : baignade dangereuse mais surveillée

Rouge : interdiction de se baigner.

 

Numéros d’urgence :

Pompiers               18

Samu                     15

Numéro unique d’urgence européen : 112

 

Pour apprendre à nager : maître nageurs et associations d’apprentissage de la natation.

 

 

Publié dans SECOURISME

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