La menace bio terroriste 2

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LA MENACE BIO TERRORISTE 2

 

 

3.4. Des maladies sous surveillance

De nombreuses maladies infectieuses sont connues pour se répandre par contagion. Elles peuvent donner lieu à de véritables épidémies et la vitesse de réaction est déterminante pour enrayer leur progression ou déterminer l'origine de la contamination. C’est pourquoi les pouvoirs publics ont depuis longtemps mis en place un dispositif qui permet de faciliter une réaction rapide des services sanitaires et médicaux.

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Ce dispositif consiste en une obligation pour les médecins de transmettre aux DDASS (Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales) leur observation lors qu’ils diagnostiquent certaines maladies. Doctissimo vous livre la liste de ces maladies sous surveillance.

Maladies infectieuses :

Autres maladies à signalement obligatoire :

François Resplandy

     

Source : Direction générale de la santé

 

 

3.4.1. BOTULISME

    

Clostridium botulinum est un groupe de bactéries, généralement trouvées dans le sol, qui se développent plus facilement dans des environnements pauvres en oxygène. Les bactéries forment des spores, qui leur permettent de survivre dans un "état de sommeil" jusqu'à ce que des conditions favorables permettent leur croissance. Il y a sept types de toxines botuliques, mais seulement quatre sont à l’origine de maladies pour l’homme.

Toxine bactérienne extrêmement dangereuse, la toxine botulique, pourrait être introduite dans les réservoirs d'eau ou dans la chaîne alimentaire ou diffusée dans l’atmosphère. L'ingestion de quelques dixièmes de microgrammes suffit à entraîner des troubles neurologiques mortels. Après avoir été absorbées, les toxines transitent du système gastro­intestinal au système circulatoire. Elles peuvent ensuite s’attaquer au système nerveux, entraînant une paralysie. Toutes les formes de botulisme peuvent être fatales et sont des urgences médicales.

Au Japon, la toxine botulique a déjà été employée comme arme par des terroristes mais les attaques ont toujours échoué.

               

 

3.4.2. BRUCELLOSE

  

[?] Qu'est-ce que c'est ?

La brucellose est une maladie infectieuse due à une bactérie du genre Brucella, commune à certains animaux et à l’homme : on parle d’anthropozoonose.

Sa fréquence est en diminution en France (quelques dizaines de cas déclarés par an) et en augmentation dans les pays en voie de développement.

L’homme se contamine au contact des animaux infectés (bovins, caprins, ovins) ou à l’occasion de l’ingestion d’aliments d’origine animale (lait, fromages). Le germe pénètre dans l’organisme par la peau ou par voie digestive.

La contagiosité est très importante.

[?] Causes et facteurs de risque

La bactérie responsable de la maladie fait partie du genre Brucella.

Les professionnels en contact avec les animaux contaminés représentent le principal groupe à risque de la brucellose : bergers, vétérinaires, bouchers, agriculteurs…

[?] Les signes de la maladie

Dans plus de 9 cas sur 10, les contaminations restent silencieuses.

Les formes symptomatiques de la maladie évoluent  en 3 phases successives :

  1. la brucellose aiguë : le début est progressif avant que ne s’installe une fièvre à 39-40° associée à une sensation de malaise, des courbatures, des sueurs nocturnes et des douleurs musculaires. La fièvre évolue sur un mode ondulant (diminution puis réascension de la température corporelle) pendant une quinzaine de jours ;
  2. La brucellose secondaire se manifeste par une fatigue, parfois associée à des atteintes osseuses, articulaires (arthrite) ou neurologiques (méningite) ;
  3. La brucellose chronique se caractérise par des manifestations générales (fatigue généralisée, sueurs, douleurs diffuses, éruptions cutanées) et locales (atteintes osseuses, hépatiques, neurologiques).

[?] La consultation

Brucellose aiguë : lors de la palpation de l’abdomen, le médecin peut retrouver une augmentation de volume du foie et/ou de la rate associées parfois à des ganglions palpables.

Dans les autres phases de la maladie, le médecin effectue une examen complet (neurologique et rhumatologique en autre) à la recherche de localisations de la maladie.

[?] Examens et analyses complémentaires

La numération formule sanguine (prise de sang) retrouve une diminution du nombre de globules blancs dans le sang lors de la phase initiale.

Les hémocultures (sang prélevé et mis en culture pour favoriser la croissance des bactéries) sont positives au début de la maladie (brucellose aiguë) puis se redeviennent normales.

  

Plusieurs autres techniques de laboratoire peuvent etre utilisées pour identifier la maladfie (notamment le sérodiagnostic de Wright positif à partir du 15ème jour de la maladie, et L’intradermo-réaction à la mélitine).

[?] Evolution de la maladie

Malgré le traitement antibiotique, il est quasiment impossible d’obtenir une disparition définitive de la bactérie dans l’organisme du sujet infecté (persistance de la bactérie responsable de manifestations chroniques). La guérison définitive est difficile à affirmer.

[?] Ne pas confondre avec...

D’autres infections (bactériennes) peuvent être confondues avec le diagnostic de brucellose. Mais, en pratique, le contexte dans lequel survient la maladie (professions à risque), les signes de la maladie et les examens de laboratoire suffisent pour porter le diagnostic.

[?] Traitement

Il fait appel à l’utilisation d’antibiotiques :

  • Les antibiotiques de référence sont les cyclines et en particulier la doxycycline ;
  • La rifampicine est aussi utilisée notamment chez l’enfant et la femme enceinte.

En pratique :

  • En cas de brucellose aiguë : le médecin associe une cycline et la rifampicine pendant 6 semaines ;
  • En cas de brucellose localisée (atteintes osseuses par exemple) : le médecin associe une cycline et la rifampicine pendant 6 semaines à 6 mois.

Le traitement préventif :

  • Réduire les cas de brucellose animale : surveillance des troupeaux, abattage des animaux infectés ;
  • Mesures individuelles (hygiène, pasteurisation du lait, protection dans les laboratoires de bactériologie) ;
  • Vaccination des professions exposées (2 injections à 15 jours d’intervalle et rappel 18 mois plus tard). Bonne efficacité.

La brucellose est une maladie à déclaration obligatoire et une maladie professionnelle indemnisable.

  

Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso

      

       

3.4.3. CHARBON - ANTHRAX 

Depuis la mort d'un homme de 63 ans en Floride le 5 octobre dernier et la découverte de la bactérie chez deux de ses collègues, la maladie du charbon fait la une des journaux. Mais au fait, quelle est vraiment cette maladie ?

  



La maladie a-t-elle un rapport avec les mines de charbon ?

Non, cela n'a rien à voir… La maladie du charbon, ou anthrax en anglais est provoquée par une bactérie, le "bacillus anthracis". L'une des formes de cette maladie, la forme cutanée qui est la plus fréquente (90 à 95 % des cas), se traduit par une escarre noirâtre survenant sur une plaie ou une abrasion cutanée. C'est cette lésion noirâtre qui a donné son nom à la maladie.

Avait-elle complètement disparu avant le cas survenu en Floride ?

  

Absolument pas. C'est une maladie répandue, atteignant de nombreuses espèces animales et transmissible à l'homme. Elle apparaît occasionnellement dans nos pays, mais fréquemment dans d'autres parties du monde (Amérique du Sud, Europe de l'Est, Asie, Afrique). En 1997, deux épidémies ont été décrites en France (21 bovins morts, un chien et trois humains contaminés dans le Béarn, 39 bovins morts en Savoie). L'OMS estime qu'il y a 100 à 200 000 cas par an chez l'homme dans le monde.

Comment se transmet le charbon ?

La bactérie survit à l'état de spores dans le sol (elle peut survivre une centaine d'années). Les herbivores sont ainsi les animaux les plus souvent touchés. La bactérie peut se transmettre par ingestion (les spores sont avalées) ou inhalation, donnant une forme interne de la maladie, particulièrement grave, ou au travers de la peau et des muqueuses, donnant une forme externe moins sévère.

Les hommes les plus fréquemment touchés dans nos pays sont des professionnels en contact avec les animaux (éleveurs, vétérinaires, personnel des abattoirs…), ou les professionnels de laboratoires. L'homme se contamine par contact avec les animaux infectés ou les spores, mais la maladie ne se transmet pas de personne à personne.

Comment reconnaître la maladie ?

C'est très difficile car elle peut prendre différents aspects. La forme cutanée, la moins grave, se traduit par une escarre noirâtre. Elle guérit spontanément dans 90 % des cas. Après une inhalation du germe, le charbon pulmonaire ressemble d'abord à une grippe avec des signes d'atteinte respiratoire, puis s'aggrave avec un état de choc, des saignements. 

Le charbon gastro-intestinal se traduit par des signes digestifs importants (diarrhée sanglante, vomissements), une fièvre, un état de choc. Ces deux dernières formes sont mortelles dans 95 % des cas en l'absence de traitement.

Seuls des prélèvements mettant en évidence la bactérie permettent d'affirmer le diagnostic.

Pourquoi le charbon fait-il peur actuellement ?

Il a été évoqué comme un des moyens possibles utilisables pour la guerre bactériologique ou pour des attaques terroristes. En effet le bacille est facile à produire, et les spores sont résistantes et relativement faciles à disséminer. Le charbon aurait d'ailleurs été utilisé par le Japon pendant la deuxième guerre mondiale. Depuis, certains pays l'utilisent à titre expérimental et plus de 10 pays possèderaient ce germe dans leur arsenal militaire.

Il reste que les souches de germes connus à ce jour restent sensibles à certains antibiotiques. Cependant, les progrès de la biologie moléculaire peuvent en améliorer l'efficacité.

J'ai peur d'une attaque terroriste. Puis-je prendre des antibiotiques à titre préventif ?

Surtout pas ! C'est inutile, et dangereux. Seul un prélèvement permet de déterminer la sensibilité du germe aux antibiotiques, et un traitement antérieur pris à l'aveugle peut donner une infection "décapitée", où on ne retrouve plus le germe, et donc une maladie difficile à maîtriser.

Les Américains travaillant dans le même bâtiment que l'homme décédé de la maladie en Floride ont pris des antibiotiques à titre préventif, mais le germe était connu.

 



Des vaccins sont utilisés chez l'animal mais ce sont des vaccins vivants qui peuvent se révéler dangereux. Des vaccins sont utilisés chez certains professionnels exposés, mais il s'agit d'un protocole de vaccination très lourd et dont l'efficacité n'est pas complète.

Alors, comment puis-je me protéger ?

La bactérie pouvant contaminer l'homme par la peau, par l'inhalation ou par ingestion, il est impossible de se protéger à coup sûr. Il ne faut pas s'inquiéter outre mesure, et consulter son médecin devant l'apparition de symptômes alarmants. C'est une maladie qu'on a la possibilité de traiter. Il faut également s'informer, car des cas survenus dans l'hypothèse d'une attaque terroriste ne seront pas des cas isolés.

Dr Marine Olivier

  

 

3.4.4. CHOLERA

        

[?] Qu'est-ce que c'est ?

L'agent pathogène est le vibrion de Koch qui est un petit bacille Gram négatif.

Le choléra est une toxi-infection intestinale humaine contagieuse due au vibrion cholérique. La maladie sévit de façon endémique dans les zones tropicales humides d'Afrique et d'Asie et de façon épidémique dans les zones sèches (sahel). Il existe depuis toujours une zone d'endémie en Inde (delta du Gange et du Brahmapoutre) et au Pakistan avec quelques incursions en Orient et en Egypte. Le choléra ne touche qu'exceptionnellement les voyageurs dont l'hygiène de vie est satisfaisante (1 cas pour 1 million de voyageurs).

[?] Les signes de la maladie

La contamination se fait par contact direct avec les malades (mains, linges, cadavres) et par l'ingestion d'eau ou d'aliments souillés. L'incubation est courte (1 à 3 jours). La maladie débute brutalement par une diarrhée liquide en jet (plusieurs litres par jour), des vomissements et une angoisse. Ces troubles digestifs majeurs provoquent une fatigue importante, une soif intense et des crampes musculaires traduisant la déshydratation massive. L'hypothermie (baisse de la température) est de règle. Une perte de poids rapide, un état stuporeux, le collapsus cardiovasculaire ne tardent pas à survenir et la mort est fréquente en l'absence de traitement. Le vibrion peut être vu au microscope sur l'examen des selles. La coproculture retrouve le vibrion cholérique dont la culture est aisée. Il existe un diagnostic sérologique rapide.

Le diagnostic différentiel se fait avec les infections à salmonelles, les formes suraiguës de dysenterie bacillaire et les toxi-infections alimentaires.

[?] Traitement

Le traitement repose sur la réhydratation par voie orale ou intra-veineuse et les antibiotiques en cures de 3 jours (tétracyclines, Bactrim forte).

La prophylaxie débute par l'amélioration de l'hygiène générale. La vaccination (vaccin cholérique Pasteur) est peu efficace : l'immunité est de courte durée (6 mois) et ne survient que dans 40% des cas ; elle est cependant exigée pour se rendre dans certains pays.

Un vaccin par voie buccale, actif en une seule prise, à été mis au point (Orochol, Berna). Une prophylaxie médicamenteuse par une dose unique de tétracycline (doxycycline), représenterait un bon moyen pour assurer la protection des individus en zones d'endémie. Quelques précautions élémentaires sont souvent suffisantes : boire uniquement de l'eau bouillie ou de l'eau en bouteille, éviter de manger des fruits de mer, légumes et fruits crus (sauf les fruits qui peuvent être pelés).

Le vibrion cholérique meurt en 10 jours, même réfrigéré, dans le poisson, les fruits et les légumes crus. Les fruits de mer crus seuls risquent de rester contaminés mais le vibrion disparaît à la cuisson. Les aliments congelés contaminés sont dangereux s'ils sont consommés crus. Les fruits et légumes frais doivent être pelés ou cuits. Les aliments séchés, en boîtes ou irradiés dans de bonnes conditions sont inoffensifs.



Dr L. Rossant, Dr J. Rossant-Lumbroso

  

 

  

3.4.5. DIPHTERIE

             

[?] Qu'est-ce que c'est ?

La diphtérie est devenue une maladie très rare grâce à la vaccination. La mortalité était de l'ordre de 50 %.

Le bacille diphtérique (bacille de Klebs-Loëffler) détermine sur les amygdales la formation d'une "fausse membrane" et sécrète une toxine neurotrope responsable de paralysies.

En 1995 une recrudescence de diphtérie a été notée en Russie ainsi qu'en Roumanie.

[?] Les symptômes de la maladie

Les signes de débuts sont banals : un coryza, une légère fièvre, une gorge vaguement rouge. Quelques heures plus tard apparaît l'angine à fausses membranes. On voit sur une amygdale un enduit blanc à limites nettes qui déborde vers le haut et s'effile le long du bord libre du voile du palais. L'enfant est pâle, fatigué, la fièvre reste entre 38° et 39°C, on palpe des ganglions cervicaux bilatéraux.

Spontanément, la fausse membrane s'étend progressivement à la luette et au fond du pharynx. L'extension au larynx provoque le "croup". La toxine entraîne des paralysies de la déglutition (paralysie vélo-palatine), des paralysies oculaires, du diaphragme puis des membres.

Sous l'influence du traitement, l'évolution est rapidement arrêtée, les fausses membranes se décollent et la gorge retrouve un aspect normal en 48 heures.

L'angine diphtérique maligne est une forme particulière qui débute brutalement par une fièvre élevée et une altération de l'état général avec pâleur et prostration. L'odeur fétide de l'angine est perçue à distance. le cou est déformé par des ganglions bilatéraux, volumineux, douloureux (" cou proconsulaire "). Un oedème de la gorge volumineux est constaté. Les fausses membranes sont larges et hémorragiques. Un coryza sanglant est associé à l'angine. Les signes toxiques sont au premier plan : asthénie majeure, pouls petit, rapide, filant, bruits du coeur assourdis, chute de la tension artérielle, hémorragies profuses, oligurie, albuminurie, élévation de l'urée sanguine. L'évolution est fatale le plus souvent malgré les traitements.

Le croup correspond à la localisation laryngée qui succède à l'angine. L'enfant présente une dysphonie et une toux aboyante. L'association: "toux rauque + voix éteinte" doit faire évoquer la diphtérie.

Le traitement est urgent pour empêcher l'évolution spontanée vers la dyspnée laryngée et l'asphyxie.

Une myocardite est parfois constatée et impose la surveillance régulière de l'électrocardiogramme.

[?] Traitement

Il repose sur le sérum anti-diphtérique en injection intramusculaire.

La pénicilline et l'érythromycine sont utiles contre les infections secondaires.

Il est nécessaire de dépister les porteurs sains dans l'entourage (prélèvement de gorge, intra-dermo-réaction de Schick).

En cas de croup, l'enfant doit être adressé dans un centre de réanimation : l'intubation, voire la trachéotomie peuvent s'avérer nécessaires.

La vaccination anti-diphtérique est le seul moyen d'éradiquer cette grave maladie.

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Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.    

    

 

     

3.4.6. FIEVRE JAUNE

       

Fièvre jaune
(typhus amaril, vomito negro, amarillose)

  

[?] Qu'est-ce que c'est ?

La fièvre jaune est une virose qui sévit dans les zones intertropicales d'Afrique (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte-d'Ivoire, Djibouti, Gabon, Ghana, Kenya, Madagascar, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Serra Leone, Togo...) et en Amérique intertropicale (Bolivie, Brésil, Pérou, Colombie, Venezuela, Equateur, Panama, Surinam...) y compris en Guyane Française. L'Asie, l'Océanie, les Antilles sont épargnées bien que les conditions de transmission y soient réunies, le moustique vecteur étant abondant partout. L'homme est contaminé par un moustique infecté (Aedes en Afrique, Haemagogus en Amérique). Depuis 1936, le vaccin est disponible et la gravité de la fièvre jaune s'est estompée dans les esprits. A tel point que l'on assiste périodiquement à des relâchements de la vigilance des organisateurs de voyages.

Quelques centaines de cas sont déclarés chaque année dans les zones intertropicales d'Afrique et d'Amérique du Sud. L'OMS recommande aux pays d'endémie d'inclure systématiquement le vaccin antiamaril dans le programme de vaccination des enfants.

[?] Les symptômes de la maladie

L'incubation est de 1 à 6 jours. Une seule piqûre de moustique suffit pour contracter la fièvre jaune. La maladie débute brutalement par un syndrome grippal intense. Au début, le malade est dans la "phase rouge" : la face est congestionnée. Après une rémission de 24 à 48 heures, survient la deuxième phase : le foie et les reins sont atteints avec fièvre, jaunisse, nausées, diarrhée, douleurs abdominales, vomissements sanglants , urines rares, albuminurie. La mort est fréquente avant le 15ème jour.

Heureusement, les formes frustes, simulant une simple grippe, sont les plus nombreuses.

Le sérodiagnostic permet le diagnostic vers le 10e jour.

[?] Diagnostic différentiel

Il faut distinguer la fièvre jaune des autres causes d'ictères fébriles : paludisme, leptospirose, rickettsiose, typhoïde, hépatite B fulminante, fièvres hémorragiques virales...

[?] Traitement

Le traitement repose sur l'isolement du malade et les mesures symptomatiques de réanimation difficiles à mettre en oeuvre dans des pays dont l'infrastructure sanitaire est en règle déficiente.

La prophylaxie comporte la lutte contre les moustiques et le remplacement des arbres par le teck australien qui diminue l'abondance des vecteurs.

La mortalité est de 50 % pendant les épidémies alors qu'elle n'est que de 5 % dans les zones d'endémie.

Le vaccin contre la fièvre jaune

La vaccination antiamaril représente la protection la plus efficace.

Selon le règlement sanitaire international, seul le vaccin contre la fièvre jaune (Amaril Pasteur) peut être exigé à l'entrée de nombreux pays. Ce vaccin qui ne peut être pratiqué que dans un centre agréé par l'O.M.S., doit figurer sur un carnet international visé par un centre agréé, où figurent la date du vaccin, le numéro du lot, l'organisme vaccinateur agréé et les coordonnées du médecin vaccinateur. Le vaccin est obligatoire dans certains pays :

  • Afrique intertropicale, entre 15° de latitude Nord et 15° de latitude Sud, à l'exception de Djibouti, Somalie du nord, Madagascar et Nairobi ;
  • Amérique latine, depuis Panama au nord jusqu'au 15° de latitude Sud, à l'exception de l'est du Brésil, du versant pacifique des Andes et de petites enclaves (canal de Panama, Bogota, Manaus).

La vaccination est recommandée pour tout voyage en zone d'endémie même si elle n'est pas exigée à la frontière. Certains pays, exempts de la maladie, mais qui présentent les conditions climatiques et épidémiologiques favorables à son développement (Asie du sud Est) exigent cette vaccination si les voyageurs viennent d'une zone infectée. En fait, le voyageur ne devrait même pas tenir compte des exceptions géographiques car il peut être amené à changer ses plans de voyage volontairement (invitation inattendue, facilité de voyage secondaire non prévue...) ou involontairement (escale technique imprévue, détournement, guerre, coup d'Etat...).

Le vaccin (à conserver entre + 2 et +4 °C) est bien toléré. La posologie est de 0,5 ml en injection sous cutanée ou intra-musculaire à renouveler tous les 10 ans. Les effets secondaires sont rares et cèdent aux antalgiques (céphalées, douleurs musculaires, fièvre modérée, douleur au point d'injection 10 jours après le vaccin). Les complications à type de méningo-encéphalites post-vaccinales ont été décrites essentiellement chez le nourrisson vacciné avant l'âge de 6 mois (18 cas recensé sur 100 millions de vaccinés dont 15 enfants âgés de moins de 5 mois). Le vaccin peut être associé le même jour à d'autres vaccins (rougeole, DTP...). Un délai de 21 jours reste conseillé avec le vaccin contre le choléra pour éviter une atténuation de la réponse en anticorps.

La protection apparaît 10 jours après la première injection. Dans le cas d'une revaccination, l'efficacité est immédiate. Les contre-indications sont rares : maladies fébriles en cours, traitements immunosuppresseurs (chimiothérapie, corticoïdes...), radiothérapie, leucoses, lymphomes, déficits immunitaires, sida, femme enceinte et nourrisson de moins de 6 mois sauf s'il existe un risque majeur et inévitable d'exposition, allergie vraie à l'oeuf, à la néomycine ou à la polymyxine…

En cas de contre-indication, le médecin doit remettre deux certificats au voyageur. Le premier est destiné au médecin local et doit expliquer en français, en anglais et si possible dans la langue du pays, la raison médicale de la contre-indication. Le deuxième est placé dans le carnet de vaccination international et indique qu'il existe une contre-indication au vaccin et en précise la durée. Les autorités sanitaires ne sont pas tenues d'accepter ces certificats et peuvent imposer des mesures d'isolement ou de surveillance durant 5 jours.

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Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.

   

   

   

   

3.4.7. FIEVRE TYPHOIDE ET PARATYPHOIDE

        

[?] Qu'est-ce que c'est ?

La fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes sont des infections bactériennes.

Les sujets malades et les sujets porteurs sains (qui hébergent la bactérie mais ne présentent pas de signes cliniques) représentent la principale source de contamination.

La transmission est oro-fécale par ingestion d'eau ou d'aliments souillés. La bactérie colonise d'abord les ganglions lymphatiques intestinaux avant de se retrouver dans le sang.

Les symptômes de la maladie sont liés à la libération d'une toxine par la bactérie.

[?] Causes et facteurs de risque

La maladie s'observe dans les pays où les conditions d'hygiène sont défectueuses (zone tropicale).

La maladie est rare en France (correspondant à des cas d'importation des pays chauds).

La bactérie responsable de la maladie est Salmonella typhi (pour la fièvre typhoïde) et Salmonella paratyphi A, B, C (pour les fièvres paratyphoïdes)

Il est habituel de distinguer 3 phases :

  • La phase d'incubation (entre la contamination et les premiers symptômes) dure 2 semaines ;
  • La phase d'invasion (1er septennaire) associe une fièvre élevée (40°), des maux de tête, des insomnies, des vertiges, des épistaxis (saignement de nez), une anorexie (perte d'appétit) et des nausées. Le diagnostic repose sur l'absence de vaccination, la notion d'un séjour récent en zone tropicale ;
  • La phase d'état (2ème septennaire) associe une fièvre élevée (40°), une diarrhée, des troubles de la conscience.

[?] La consultation

Le pouls est moins rapide que ne le voudrait l'ascension de la température corporelle (70 à 80 battements/minute).

A la phase d'état :

  • La palpation de l'abdomen retrouve une rate augmentée de volume (splénomégalie) ;
  • Une éruption de taches rosées apparaît sur le thorax et l'abdomen ;
  • Une ulcération de l'amygdale peut également se voir.

[?] Examens et analyses complémentaires

A la phase d'invasion (1er septennaire) : on note l'absence d'hyperleucocytose (le nombre de globules blancs dans le sang n'augmente pas à l'inverse de la plupart des autres infections bactériennes) et les hémocultures mettent en évidence de la bactérie.

        

A la phase d'état (2ème septennaire) : on note une leucopénie (diminution du nombre de globules blancs dans le sang). Le diagnostic repose sur l'isolement de la bactérie à partir des hémocultures et/ou des coprocultures (les selles du patient sont mis en culture dans des conditions particulières permettant la mise en évidence de la bactérie). A ce stade de la maladie, la mise en évidence d'anticorps dans le sang spécifiques de la bactérie conforte également le diagnostic.

[?] Evolution de la maladie

Certaines complications peuvent émailler l'évolution de la maladie :

  • Hémorragies digestives et perforations intestinales (moins de 1 cas sur 10) ;
  • Cholécystite (infection de la vésicule biliaire, 1 cas sur 100), pouvant être à l'origine de rechutes de la maladie ;
  • Atteinte cardiaque ou ostéo-articulaire.

Les rechutes sont fréquentes (7 % environ) et se manifestent dans le mois suivant l'arrêt du traitement.

[?] Ne pas confondre avec...

Les signes non spécifiques au début peuvent faire évoquer au médecin d'autres diagnostics :

  • La grippe ;
  • Une méningite ;
  • Une infection pulmonaire ;
  • Une angine ;
  • Une appendicite.

[?] Traitement

Il diminue la fréquence des complications et doit être entrepris en milieu hospitalier.

Certaines mesures d'hygiène sont indispensables : déclaration obligatoire de la maladie aux autorités sanitaires, isolement du patient et désinfection.

Différents antibiotiques peuvent être utilisés. En premier lieu, un antibiotique de la classe des céphalosporines de 3ème génération ou des fluoroquinolones est prescrit mais le médecin peut aussi prescrire une aminopénicilline (pénicilline A), du thiamphénicol ou du cotrimoxazole.

L'antibiothérapie est instaurée pendant 10 à 15 jours.

Le médecin y associe une réhydratation par voie intraveineuse si nécessaire.

Il est pratiqué 2 coprocultures à 48 heures d'intervalle à la suite du traitement pour s'assurer de la guérison complète du patient.

Le traitement préventif repose sur :

  • Les mesures d'hygiène (lutte contre le péril fécal, hygiène de l'eau et des aliments) ;
  • La vaccination : une injection intramusculaire suivi d'un rappel 3 ans après.

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Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.

    

     

     



3.4.8. HEPATITE B - HEPATITES VIRALES

        

[?] Qu'est-ce que c'est ?

Ce sont des hépatites (inflammations aiguës du foie) provoquées par un virus.

Les 3 virus les plus fréquemment rencontrés sont les virus A, B, C, mais on a aussi identifié le virus D ou delta et le virus E.

D'autres maladies virales peuvent aussi provoquer des hépatites.

Virus

Transmission

Passage à la chronicité

Hépatite A

Fécale-orale

0 %

Hépatite B

Sanguine, sexuelle, mère-enfant

Adultes 5 %

Nouveaux-nés 90 % !

Hépatite C

Sanguine

85 %

Hépatite D

Comme hépatite B

Infection hépatite B nécessaire

 

Hépatite E

Fécale-orale

0 %

Hépatite G

Sanguine

80 %

Les différents virus

  • Le virus de l'hépatite A

C'est une maladie très fréquente évoluant par petites épidémies touchant les sujets jeunes. La contamination est oro-fécale.

La maladie ne donne pas d'immunité croisée avec l'hépatite B et n'évolue pas vers la chronicité.

La vaccination donne une immunité durable supérieure à 10 ans.

Pour en savoir plus.

  • Le virus de l'hépatite B

C'est une maladie fréquente dans le monde, particulièrement en Afrique au Sud du Sahara et en Asie du Sud-Est.

La maladie se transmet surtout par voie parentérale (seringues, aiguilles, transfusions de sang) et atteint principalement le personnel hospitalier, les hémodialysés, les transfusés et les toxicomanes.

Elle peut également se transmettre par la salive, le sperme et donc par contacts sexuels. Il existe également la possibilité d'une transmission mère-enfant.

La maladie ne donne pas d'immunité croisée avec l'hépatite A. Elle peut évoluer en hépatite chronique

La vaccination confère une protection qui dure plusieurs années. Son innocuité a été établie chez les sujets sains.

Pour en savoir plus.

  • Le virus de l'hépatite C

C'est une hépatite qui évolue souvent sur le mode chronique.
L'incubation est de 7 à 8 semaines.

La transmission se fait essentiellement par le sang : 90 % des cas sont dus à des transfusions, à la toxicomanie intraveineuse, ou à l'hémodialyse.

Plus rarement la contamination peut se faire par contact sexuel ou être périnatale chez le nouveau-né.

Une hépatite chronique persiste après la phase aiguë dans 50 % des cas, et 20 % de ceux ci évoluent vers une cirrhose, voire un cancer du foie dans 2 à 6 % des cas.

Pour en savoir plus.

  • Le virus de l'hépatite D ou delta

Elle ne peut survenir que chez des personnes atteintes de l'hépatite B. En effet, ce virus a besoin de la présence du virus B pour se mlultiplier. L'infection peut être simultanée, ou alors le virus D surinfecte une hépatite B.

Le mode de transmission est le même que pour l'hépatite B.
L'évolution de l'hépatite B est souvent aggravée par la présence de ce virus.
Dans le sérum on retrouve des anticorps anti-d.

  • Le virus de l'hépatite E

Cette hépatite est souvent bénigne, sauf chez la femme enceinte qui peut avoir une hépatite fulminante.

La transmission est orale.
L'incubation est courte de 15 à 50 jours.
L'évolution ne se fait jamais vers la chronicité.
Dans le sérum on trouve des anticorps anti-HEV.

  • Le virus de l'hépatite G

Ce virus a été découvert en 1996 et serait transmise principalement par voie sanguine. Les principales victimes de cette hépatite sont des patients transfusés et les utilisateurs de drogues injectables. Encore peu connu, ce virus serait souvent associé à celui de l'hépatite C. Son pouvoir pathogène paraît faible.

[?] Les signes de la maladie

L'hépatite aiguë commune, provoquée par le virus A (ou bénigne) est la forme la plus fréquente (90 % des cas). C'est la jaunisse ou ictère.

La maladie commence souvent par une semaine de troubles divers : arthralgies, céphalées, anorexie, nausées, douleurs abdominales, urticaire.

Puis l'ictère apparaît, d'intensité variable, souvent prurigineux. Les urines sont rares et foncées. L'asthénie est importante. L'évolution est favorable en 2 à 6 semaines bien que la fatigue puisse persister quelques mois.

Dans certains cas, l'ictère est très léger ou absent : c'est l'hépatite anictérique dont le diagnostic n'est pas toujours facile.

[?] Examens et analyses complémentaires

Le bilan hépatique montre :

  • L'élévation des transaminases SGPT, SGOT (ASAT et ALAT) ;
  • L'augmentation de la bilirubine à prédominance conjuguée ;
  • L'augmentation modérée des phosphatases alcalines ;
  • Une légère baisse du Taux de Prothrombine (TP) ;
  • Les sérologies et la PCR sont demandées en fonction du contexte.

[?] Evolution de la maladie

Dans la grande majorité des cas, l'évolution est favorable. Une polyurie annonce la disparition progressive de l'ictère. L'anorexie et les vomissements provoquent un amaigrissement important.

Complications aiguës

L'hépatite fulminante est rare (1 % des cas) mais très grave. Sa mortalité est de 50 à 80 %.

Les symptômes sont impressionnants :

  • Encéphalopathie hépatique ;
  • Hémorragies (purpura, hématémèse) ;
  • Troubles métaboliques : effondrement des facteurs de la coagulation, hypoglycémie, hyperammoniémie, troubles acido-basiques etc ;
  • L'hépatite aiguë A : la jaunisse dure plus longtemps que d'habitude, mais ne devient jamais chronique ;
  • L'hépatite aiguë B : le passage à la maladie chronique est possible.

Complications subaiguës

  • Hépatite subaiguë, les symptômes sont marqués, des signes neurologiques peuvent se voir, une évolution vers la chronicité ou même fatale est possible ;
  • Hépatite cholestatique : l'hépatite se complique d'une cholestase, l'évolution est longue, mais habituellement favorable.

Complications chroniques

  • Porteurs asymptomatiques : ces patients sont porteurs du virus de l'hépatite B, mais non pas de symptômes, leur sang est contagieux ;
  • L'hépatite chronique persistante survient en général après une hépatite aiguë A ou B. La guérison est la règle ;
  • L'hépatite chronique active est une maladie grave, qui peut évoluer vers une cirrhose ou un cancer du foie ;
  • Le cancer du foie se manifeste après 10 à 30 ans d'évolution d'une hépatite chronique.

D'autres complications sont d'ordre immunologique : douleurs articulaires ou musculaires, anémie, atteinte rénale, etc.

[?] Traitement

Il n'existe pas de traitement de l'hépatite aiguë.
La forme bénigne nécessite du repos, une alimentation normale.
En cas de formes graves, l'hospitalisation est nécessaire pour traiter les symptômes et surveiller l'évolution.

Il existe aujourd'hui des traitements pour les hépatites chroniques. Pour en savoir plus, se référer aux pages concernant les hépatites A, B et C.

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